Sommaire

abattage (2) artisans (1) blé (2) bois (1) culture (1) foin (1) forge (2) l'eau (1) la tranchée (1) outil (3) tabac (1)

lundi 28 avril 2008

culte culture agriculture et métiers

Le chanoine du Latran a dit: "les racines de la France sont essentiellement chrétiennes".
(discours du chanoine du Latran ci-dessous, cliquez. ) "http://www.voltairenet.org/article153862.html

La religion est une part de nos racines, mais les philosophes des lumières également. Il faut être inculte pour croire que l'art roman ne doit rien aux romains. Le portail roman de l'église de Coimères doit beaucoup au paganisme gallo-romain.

La culture ne se réduit pas au culte. Ce qu'on disait dans les langues régionnales, les chansons, les péguégeades, les danses populaires n'étaient pas toujours très catholiques et font partie de nos racines. De même ce qu'on faisait, tout ce savoir faire populaire, ce qu'on sème, ce qu'on plante, ce qu'on cueille, ce qu'on pèche ou qu'on chasse, ce qu'on boit ce qu'on mange, la pourriture grise, la pourriture noble, les cèpes et les palombes, le pays qui nous entoure, le Grusson, la Hountique, le Tin et Bartouquet, les forêts exploitées ou défrichées, les fermes construites sont la part foisonnante de nos racines. Les mains serrées sur le manche des haches, des pelles et des pioches ont façonné ce pays en paysages familiers. Nous voulons ici rappeler la "part essentielle de ces racines".
La plupart de nos arrières grands-parents étaient métayers et connaissaient la "flexibilité". On les changeait de ferme tous les trois ans. L'exode rural s'est largement accéléré après la première guerre mondiale et au vingt et unième siècle, pour la première fois depuis mille ans, la terre de Coimères ne nourrit plus ses habitants.

D'après Alain Rey, (dictionnaire historique de la langue française), le mot métier "ménéstier" est d'abord attesté dans service divin: "le ministère divin". (les premiers ministres furent les serviteurs de dieu) Il prend le sens de fonction, service en 1050 pour les femmes de mauvaise vie dites "femme de mestier" mais aussi à la fonction royale. (par proximité?) Au 12ème siècle le mestier s'applique (enfin) à l'exercice d'une profession, d'un art .

Les métiers s'appauvrissent. Les tâches se spécialisent et il suffit bien souvent d'avoir un bon chef de chantier ou d'atelier pour commander une équipe de manoeuvres. Le chef de chantier, lui même, n'a pas un grand savoir faire manuel. Ce n'est plus un bon ouvrier sorti du rang. Il a été spécialement formé à commander et à être commandé.
ci-contre lien: http://analysefilmique.free.fr/analyse/t/temps.php
Le secteur tertiaire prend de plus en plus d'importance. Mais dans le secteur tertiaire d'Etat, on cherche à diminuer la part des métiers (soin, enseignement, justice) pour augmenter la part du haut fonctionnaire qui est maintenant payé au "rendement". Le haut fonctionnaire n'est plus là pour le service public mais pour arrondir ses fins de mois en faisant des économies: "un euro pour l'Etat, un euro pour don Salluste".
http://www.hautefonctionpublique.org/g16/Etudes/Remuneration-G16-070706.pdf


Le secteur administratif privé devient pléthorique. Banques, assurances, publicités, cabinets conseils, cabinets d'évaluation, d'audit, agences d'intérim, instituts de sondages, de formations bidons sont devenus des impôts privés incontournables qui viennent sucer la valeur ajoutée. Les écoles de com et de marketing dispensent de pseudo savoir où l' on apprend aux travailleurs à transformer les clients en abonnés. Il y a un glissement sémantique et l'on appelle "savoir faire", le savoir être dispensé par ces écoles.

Le savoir faire, c'est l'intelligence corporelle patiemment acquise par l'exercice d'une tâche. Comme disait Boileau: "Hâtez-vous lentement et sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage" jusqu'à ce que les gestes s'affinent et s'enchaînent et que le corps sachant se délivre des chaines. Même blessé, même quand il n'y a plus que le bras qui bouge , le corps cherche encore à faire: http://www.artemma1968.blogspot.com/

Depuis 36 jusqu'aux 35 heures, deux conceptions s 'affrontent: ceux qui pensent qu'il faut travailler plus car le temps libre c'est de l'oisiveté mère de tous les vices.
Et ceux qui pensent que le temps libre génère de l'intelligence.

Les véritables savoir faire s'acquièrent maintenant pendant les loisirs. Les travailleurs fatigués par des tâches simplifiées dans lesquelles ils sont évalués, épiés comme des suspects se réfugient dans le temps libre pour découvrir la marche, le vélo, apprendre la musique, la cuisine, le jardin , le travail du bois, de la pierre, la peinture, la mécanique, comme si le corps avait besoin de sa part de savoir. Comme si le corps crevait de ne pas savoir faire.

dimanche 27 avril 2008

le travail du maréchal Labat

Arthur Labat
mort d'une ruade de cheval en faisant son métier.
Son petit fils Hubert Dubos a restauré et remonté le travail qui pourrissait lentement dans un coin de la propriété.
On passait deux sangles sous la vache et on la soulevait de terre par l'intermédiaire des deux treuils latéraux actionnés par des barres. La vache dès qu'elle quittait le plancher des vaches, s'immobilisait dans une attitude d'incompréhension et on en profittait pour lui enlever les fers usés et en remettre des neufs.
photo de fers de vaches??
Les chevaux eux restent sur leurs pieds, et l'aide du maréchal soulève la patte prête à être ferrée.
Il faut surtout se méfier des pattes arrières qui lancent des ruades terribles, comme celle qui a tué le pauvre Arthur Labat.

Travail vient du latin tripallium qui était un instrument de torture. (3 pals) Pour parler du travail, les romains utilisaient le mot negotium (absence de repos).

Etymologiquement, le travail est une torture, et avec l'appauvrissement des métiers, ce n'est peut être pas bon de nous proposer d'être torturé plus pour gagner plus pour se payer des ray-ban.

Travailler moins pour gagner à être connu,
travailler mieux pour vivre mieux serait peut être plus indiqué.
Carpe diem! (cueille le jour -Horace-)http://fr.wikipedia.org/wiki/Carpe_diemki/Carpe_diem

En le faisant rouler sur des rondins de bois, Hubert a également retiré de la forge le toss monolithe qui servait à refroidir les fers rouges.

la forge de Capdegèle

Il y avait un autre travail, à la forge de Capdegèle, au portail de droite. Capdegèle faisait forgeron à Coimères les lundi, mercredi et samedi et à Brouqueyran le reste du temps. De l'école on entendait résonner son enclume. Un coup sur le fer, trois coups à côté.

Les forgerons n'étaient pas seulement maréchal ferrand, ils montaient, réparaient les faucheuses, les faneuses, les charrues toute la mécanique agricole et même les vélos.








Artisans de Coimères



ARTISANS DE COIMERES EN 1912 :
Maire Marc Coueille
Graines et Engrais : Latrille . Il n'y a plus de graines et engrais à Coimères. Prière de se fournir chez Monsanto.
Maçon Froin . remplacé dansles années 60 par Roumazeille.
Menuisier Mazeau . remplacé en 23 par Jules Laurent.
Sabotier: Labat peut être un frère du maréchal ferrant.


Sage-Femme : Mme Cluchet . les sages femmes à l'époque étaient élues par les femmes du village. Elle était élue par reconnaissance. Les femmes du village, lui reconnaissaient son savoir . "Sage" "celle qui sait". Mme Cluchet a été remplacée par Mme Mercier sur la photo au dessus de Robert Deloubes et Henriette Guicheney Bardin. Combien reste-t-il de sages femmes à Langon et pour combien de temps?
http://www.anazarian.net/actelevecourt.html








Tailleur: Dubourg et fils. Remplacé dans les années 50 et 60 par Mauricette Dubernet, la fille de "Mauricaud". Mauricette a dispensé son savoir faire à de nombreuses filles de Coimères, Jeanine, Josette, Anne Marie etc...
Viticulteurs Brannens, Coueille, Couthures, Dulac, Saint Marc, Château Larroque, Barronne D’Arlot de Saint Saud . Seul le château Larroque poursuit la tradition après une brève expérience d'élevage de poulets dans les années 60.
Auberge Labat Paul Latrille Jean . Il reste le "Bordelais" et "chez Paulette".
Bois Garbay
Boucher Ferrand Raoul . A été remplacé par la boucherie Louis Lafon puis par les fils et petit fils Lafon . Voir plus bas l'abattoir.
Boulanger Ferrand Fernand . Remplacé par Farbos, puis Salludasse et maintenant par Mr. Bourrousse.
Charron H. Mercier et Tarride
Coiffeurs Dubourg, Galissaire . remplacés par André Dubernet, le mari de Mauricette la couturière. en cliquant sur le lien vous aurez une idée de la coupe André: 1955-1956 Grande Classe / Petite Classe
Epicier A. Ferrand, Veuve Rivière
Cordonnier Gaüsère, n'a pas été remplacé, il faut aller à Langon, chez Soulié
Forgeron N. Ferrand, Labat.
Le cercle tenu dans les années 30 par Angèle Ferrand et Dichure Jérôme FERRAND dit "Dichure" le cantonnier est ensuite revenu au centre du village et a été tenu par Marie Thérèse Duros. Son mari Marcel était cantonnier. C'était le fils du Sit Daniel DUROS dit le "Sit"
Le café: tenu par Etienne Etienne GUICHENEY dit "Cinquet" et Germaine Guicheney de 1929 à 1951. A été repris en 1951 par leur fille Henriette Bardin qui l'a racheté en 1982. Elle n'a pris sa retraite qu'en 1990. Le café est maintenant à côté de la boulangerie, il est tenu par Chantal Bourrousse.

l'abattoir


A partir des années 60, bien avant les normes européennes, les abattoirs durent répondre à un ensemble de règles sanitaires. L'abattage des bêtes fut transféré à Bazas.
Les enfants du village y perdirent un spectacle étonnant que nous ne rations pour rien au monde.
La vache attachée à l'anneau du sol et tuée d'un coup de merlin derrière les cornes. Pour nous, le merlin avait tout de la puntilla et Jacky et Michel étaient les alter égo de Dominguin et d'El Cordobès.
Puis la vache s'élevait dans les airs, c'était plus grandiose que le toro quittant l'arène tiré par quatre mulets.
Plus rigolo, c'étaient les veaux que l'on gonflait avant de les dépecer.
Moins drôle, les moutons que l'on égorgeait. Rien ne nous échappait.
Le cuir que l'on pliait dans un coin de l'abattoir et les os, dépecés au scalpel, empilés dans la cabanne à l'arrière qui nous servait de réserve d'asticots pour la pêche. De temps en temps passait un récupérateur qui vidait la cabane et emportait les os pour les broyer et en faire de l'engrais. Plus souvent passaient les chiens qui se chargeaient d'écarteler les carcasses aux quatre coins du village et omoplates, humérus, radius et cubitus, bassins , fémurs et tibias continuaient post mortem leurs promenades.

On tue le cochon

La maie retournée va servir pour allonger le cochon dessus pour y être saigné.







 Le sang coule dans la bassine, le   tueur agite le sang avec la main pour éviter qu'il coagule.







On retourne la maie et on y plonge le cochon dans l'eau bouillante:
- ça le désinfecte
- ça permet de lui faire une épilation vénus beauté.
On le retourne à l'aide de chaînes.













Le cochon est attaché sur une échelle et transporté pour  être découpé.




















(Photos Joël Latestère chez Joëlle et Michel Vergnaud 1991)                                                                        

la scierie de Joseph

La scierie a été construite en 1949, lorsque l'électricité est enfin arrivée à Coimères. Avant, il y avait une scierie en haut de la côte à droite chez le grand père d'Eric Deloubes. Cette scierie devait tourner avec un tracteur ou une machine à vapeur.
Sur la photo ci contre on voit les chataîgniers qui depuis sont morts de l'encre et au fond les ormeaux qui sont morts de la galéruque.
Quand un paysan voulait faire des travaux, il allait dans son bois avec mon père et ils négociaient le cube des arbres... sur pieds.

Le paysan majorait la hauteur et le diamètre, mon père le minorait. Pourquoi ne faisaient ils pas le prix une fois l'arbre abattu? Certainement parce qu'il n'y aurait pas eu de discussion! Puis, mon père appelait Galissaire de Mazères qui abattait chênes, pins et châtaigniers. A partir des années soixante on a entendu beugler les tronçonneuses.
On portait les cimes, (la bourrée) aux tuileries de Gironde et Morizès et l'on ramenait des tuiles.
Pour débarder les billons, on a eu un Dodge, puis un Chevrolet conduite à droite, 4 roues motrices (on ne disait pas encore 4x4) Il n'y avait pas de chrome, ils étaient rayés partout et le pare brise était plus brisé que paré. Ils avaient fait le débarquement en Normandie et on les avait récupéré d'occasion. A l'époque c'est Larché qui vendait des camions d'occasion dans le quartierde la gare à Langon, avant que la route du pont n'écrase ses camions. Plus tard, on a eu un tracteur Vandoeuvre.
On ramenait les billons à la scierie et pour les plus longs, quand on avait une longue pièce de charpente à tailler, on pendait le tronc sous le diable. A la scierie, on pelait à grands coups de pelets. Tous les 3 ou 4 mois, la tonnellerie de Langon venait chercher la pétille pour la brûler. (ci dessus Joseph devant son "métier")
Cinquante ans après sa construction, la scierie n'était plus aux normes et ne servait plus à rien.
Personne ne débite plus d'arbre à l'unité. Les scieries industrielles sont calibrées et si un vieux chêne est arraché par la tempête, personne ne viendra le chercher, il sera débité en tranches et fendu comme bois de chauffage.
Menuisiers et charpentiers se sont habitués à travailler des bois qu'ils n'ont jamais vu sur pied.

Le tronc d'arbre équarri, on récupérait les quatres faces qu'on mettait en fagot: c'était les rodos.
Une fois les plateaux et planches débitées, on les délignait, (on retaillait le bord, ci contre) et on en faisait des fagots plus petits.
Le boulanger venait chercher les petits fagots pour allumer son feu et les rodos pour l'alimenter.
Ci contre la salle du moteur, dite "le moteur" où mon père aiguisait les lames . Pour celà, il branchait une courroie sur le moteur, chaussait les lunettes de Maurice Herzog à l'Annapurna et créait des gerbes d'étincelles.
Pelets et tourne billes avaient déjà disparu à l'époque de la photo. Il restait un passe partout à gauche, et au mur du fond les scies à ruban entourant les vestes raidies par la gemme (résine).
Le maitre scieur de l'époque c'était Yvon Tillos aidé par Jean Dubourdieu.
Tillos n'avait pas son pareil pour bornoyer le tronc et faire tomber le plus petit rodos possible.
C'était sa façon de respecter l'arbre en économisant le bois. Je suis à peu près sûr que lorsqu'il fermait un oeil pour aligner le tronc sur la scie, tout au bout il devinait la palombe qui s'était posée sur la cime à la Saint Luc précédente.

vendredi 25 avril 2008

la hountique


la Houn tique: la fontaine petite
Les brouettes chargées de linge étaient légères à la descente par le petit chemin creux qui dévalle vers le lavoir. Au retour la brouette était lourde du linge mouillé, et la pente est raide.







Deux sources affleurent sur la pente qui monte vers Marès. L'une sort sort magiquement d'une pierre levée, l'autre remplit deux bassins cimentés dans lesquels les enfants faisaient flotter leurs bateaux en pétille (écorce de pin). Toute annonce de lessive prochaine relançait immanquablement les chantiers navals. Premièrement nous allions à la scierie choisir les plus belles pétilles. Puis, la pétille fermement serrée d'une main, Opinel ou Pradel dans l'autre main, taillait de fins copeaux d'écorce. Troisièmement, la mise à l'eau dans une bassine pour les rééquilibrer. L'intelligence motrice s'acquiert patiemment et il faut en donner des coups de couteau malheureux qui gachent le chef d'ouevre avant d'arriver au bateau parfaitement équilibré qui va droit quand on le pousse. Puis venait le grand jour de la mise à l'eau dans les petits bassins de la hountique. On n'avait pas le droit de les faire flotter dans le lavoir, tant que les femmes lavaient. Elles finissaient par les draps qui savonnaient toute l'eau du grand bassin. Quand tous les draps étaient rincés, tordus alors on avait le droit de laisser nos bateaux dévaler la pente des sources vers le grand bassin: la mer!
Le samedi, on vidait la mer. Marcel le cantonnier, tel Moïse étendait le bras et... retirait la pelle qui obturait le lavoir. C'était un grand déferlement, une cataracte, un tsunami qui s'engouffrait dans le ruisseau qui passe à Péhau avant de rejoindre en bas de Lacoste, le ruisseau du lavoir de Bartouquet qui unis après la Hérrère au ruisseau du lavoir du Tin forment à eux trois le Grusson.

le tabac

les premiers plans furent plantés à Clairac dans le Lot et Garonne en 1629 sous Richelieu.
Dès le milieu du 17ème siècle les plantations sont fréquentes dans la vallée du Lot et de la Garonne.
http://www.france-tabac.com/histoire.htm

Mi-mai on plantait le tabac,  juin-juillet  on coupait les fleurs et on huilait la cicatrice.L'huile dégoulinant le long de la tige entourait toutes les feuilles et empêche les bourgeons (gourmands) de se reformer à la base des feuilles.

Fin août on coupait le tabac et on le pendait dans la grange (sur la photo ) et dans les séchoirs. On se servait d'un mât, d'une machine que l'on accrochait au fil de fer qui courait sous les chevrons. Un chariot actionné par une corde coulissait le long du mât . Par une S en fil de fer, on accrochait une ficelle au chariot. Il fallait être deux: un qui accrochait le pied tous les 60 cm environ et l'autre qui tirait sur la corde pour l'élever dans les airs. Au faitage on mettait à peu près 12 pieds et près de la sablière 7 ou 8. Arrivé en haut, il fallait tirer un coup sec pour accrocher l'S au fil de fer. On déplaçait la machine au chevron suivant et on recommençait. A la fin le séchoir était rempli de ces ondulantes colonnes de tabac qui se balançaient mollement à la moindre brise. Bien avant Calder http://www.nga.gov/collection/calderinfo.shtm, les paysans du Sud Ouest avaient inventé la sculpture mobile et en plus, c'était la plus odorante des cachettes pour les enfants.
On a du étendre la culture du tabac dans les années trente car mon grand père a construit de nombreux séchoirs à cette époque.
En novembre dans les pièces élevées et sèches de la maison, on faisait les "manoques" vingt quatre feuilles qui tenaient dans la main (manoque) la vingt cinquième les attachait. On mettait deux cents manoques par balle et l'on apportait la récolte à l'entrepot des tabacs de Langon, route de Villandraut (ci-contre). Les balles étaient inspectées, les manoques défaites au hasard et une note était attribuée au planteur. Le prix était fonction de la note. Les planteurs attendaient cette note avec plus de fébrilité que le résultat du certificat d'études.
Ensuite on allait faire un banquet, les bien notés faisaient la fête et les déçus aussi.

Soi disant que le tabac dépose du goudron dans les poumons...
Il déposait aussi du travail dans nos campagnes, et fumer c'est bon pour la convivialité.
Ci-contre le séchoir de Giresse en bois bitumé qui va disparaître sous le bitume de l'autoroute.

jeudi 24 avril 2008

COIMERES TRANCHé


Ci-contre les fermes du Tasta et de Giresse qui seront écrasées par l'autoroute, parce que les édiles aquitains ont décidé de rapprocher Pau de "sa" métropole .
Horreur! Pau aurait tendance à aller à Toulouse (en deux heures) plutôt qu'à Bordeaux (2h 40). Pour gagner 40 minutes, ça valait le coup de trancher Coimères en deux.
Pau fait administrativement partie de l'Aquitaine et ne doit pas se rapprocher de Midi Pyrénées. On a décidé ainsi!
Pourquoi Pau et Tarbes devraient à tout prix se rapprocher d'une "métropole"? (Pau et Tarbes sont à 45 km et comptent 250 ooo personnes).







La tranchée de Coimères
Les buldozers ont la maison de Delphin en ligne de mire.
La guerre du pétrole a commencé en 14-18
et elle continuera jusqu'à la dernière goutte.

dimanche 13 avril 2008

le foin


La faux est apparue à peu près à l'époque du collier d'attelage: au 12ème siécle. Que s'est il passé pour qu'un fainéant ait tout d'un coup l'idée de redresser le faucheur qui jusque là était courbé sur sa faucille?
Elle ne fut utilisée pour les céréales que vers le 15ème siècle.
Les gens n'achètent plus de faux, car ils ne "savent" plus faucher. Pourtant ils apprennent à "golfer". C'est presque le même geste mais moins ample, moins violent. Le golf a tué la faux: on ne supporte plus l'herbe qui monte, on l'arrose pour qu'elle pousse dru et on la tond bien ras avec les lombaires bien arrondies sur le siège de l' "autoporté".

Que des mois de juin, que des mois de juillet, que des mois pour le foin, que des mois pour le blé, que d'émois dans le foin, que d'émois en juillet!
Les gallo romains avient déjà inventé la faucheuse poussée . Au 19 siècle avec la métallurgie, on inventa la faucheuse tractée. Elle arrivait en pièces détachées chez le forgeron du village qui la montait.



Autrefois, on laissait sécher le foin sur le pré, jusqu'à ce qu'il ait atteint la bonne couleur, la bonne hygrométrie au risque de tout gâcher par un orage. On préfère maintenant la technique de l'ensilage qui conserve l'humidité et provoque une sorte de fermentation dont les vaches seraient friandes.
Ci-contre rateau qui servait à ramasser le foin séché au soleil.



Ci-contre, le rateau de Delphin a été envahi par les herbes qu'il n' a pas ratissées. Il va disparaitre dans la tranchée de l'autoroute


Comment essayer de sauver ces machines? Faire un conservatoire des outils et machines agricoles?

samedi 12 avril 2008

le blé







A quelle époque a été construit le moulin à vent de "Bel Air"??


Devant la ferme, la meule qui servait à écraser le grain . Au fond la tour du moulin.

On dépique au Teigney


La batteuse passait avant la guerre dans les fermes pour dépiquer.
Après la guerre, le moteur de la batteuse fut remplacé par le tracteur.
Elle passa dans les fermes jusqu'en 1967, avant d'être remplacée par les moissonneuses batteuses.
Les gerbes de blé ont été entreposées dans le séchoir et sont jetées sur un tapis roulant qui les versent dans la batteuse.

Le grain coule directement dans les sacs qui sont pesés sur la bascule avant d'être montés au grenier.

On remarque un ouvrier penché sur le tuyau qui expulse la balle: l'écorce du blé dans laquelle les petits  enfants allaient jouer.



La paille ressort à l'avant de la batteuse à laquelle on a rajouté une botteleuse Vendeuvre qui met directement en bottes qui seront entreposées dans la grange.

vendredi 11 avril 2008

la proprioception: le sens du savoir-faire

La sensibilité superficielle est objectivement ressentie: on reconnait le chaud, le froid, on sait si quelque chose nous touche ou pas.
La proprioception c'est la sensibilité profonde, le sixième sens, on sait qu'elle existe quand on la perd, lorsque des patients en sont privés après un accident vasculaire cérébral.
La proprioception utilise plusieurs sensations qui donnent plusieurs informations sur :
- l'angle de l'articulation: Les récepteurs nichent dans les ligaments et capsulles articulaire. Ce sont les rapporteurs de l'articulation. Ils nous permettent de marcher sans regarder ses pieds ou de manger sans regarder ses mains.
- la vitesse de déplacements des segments corporels. Les récepteurs sont les fuseaux neuro-musculaires, sortes de ressorts à boudin qui nichent dans les muscles et envoient des renseignements au cervelet pour analyser la vitesse nécessaire à une réaction de chute par exemple.
La proprioception est le sens du savoir faire, de l'intelligence corporelle, c'est elle qui mesure la force, la vitesse, l'angle que doit prendre le corps au prise avec un levier ou avec un outil.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Proprioception
http://psychobranche.free.fr/PDF/MAP/sixieme_sens.pdf

la hache et la masse
la main gauche saisit le manche près du fer lève le poids au dessus de la tête. Lorsque le manche est à la verticale, la main de levage se rapproche très vite de la main directrice restée en bout de manche pour abattre vivement le manche. Il s'agit de communiquer la plus grande vitesse à l'extrémité du manche pour que le fer s'abatte sur un point précis.

la houe et l'herminette
On la tient à deux mains, comme la hache mais le geste est moins ample, moins rapide, car on a besoin de moins de vitesse sur le fer. Il s'agit de biner, de sarcler les herbes ou d'écailler le bois.

le marteau
le débutant le tient près du fer. Au fur et à mesure qu'elle enfonce des clous, la main du néophyte s'éloigne progressivement du fer jusqu'à tenir le manche par l'extrémité.
Ensuite les clous rentrent à l'oreille, on entend chanter la pointe de plus en plus haut au fur et à mesure qu'elle s'enfonce, le dernier coup la fait taire et la chasse dans le bois.

l'aoussot (la serpe)
l'outil à tout faire, couper un arbuste, fendre du bois, tailler un piquet, une cheville...

la feuille, c'est la serpe du boucher.






la plane
Elle se tient par les deux boules et l'on ramènele fer vers soi pour émincer le bois.
la plane servait à équarrir, à émincer, raboter un morceau de bois.
Les fabricants de chaises se faisaient héberger chez l'habitant et leur taillaient des chaises avec pour tout outil une plane et un maillet.

jeudi 10 avril 2008

HISTOIRE DE CHAISES

si les chaises racontaient tout ce qu'elles ont vu
ça ne serait pas forcément des histoires de

Cette chaise a été fabriquée à Coimères en 1923 par un artisan itinérant qui logeait chez l'habitant. Qui de nos jours ouvrirait la porte à un inconnu et lui offrirait le gîte et le couvert plus quelque argent pour qu'il nous fabrique des chaises?

Cette chaise a été faite entièrement à la plane et n'a pas pris un millimètre de jeu, puisque je suis assis dessus et qu'elle offre à mon corps la stabilité nécessaire pour que ma tête élabore les lignes que mes mains tapent sur l'ordinateur.

mercredi 9 avril 2008

LA PELLE DU 18 JUIN

"l'intelligence corporelle a perdu une bataille, mais elle n'a pas perdu la guerre. "
On oppose toujours travail intellectuel et manuel. Les travailleurs "intellectuels" reconnaissent le travail manuel avec admiration légèrement condescendante: "je ne saurai pas faire!" En revanche " il ne leur vient pas à l'idée que même le travail de manouevre , ils ne "sauraient pas faire". Pour beaucoup, il y a une aristocratie ouvrière qui a un savoir faire manuel et une piétaille manouvrière qui vend sa "force" corporelle au smic (les brassiers). Mais ce qu'on appelle force est coordination et intelligence corporelle afin de pouvoir tenir sa journée de huit heures, sa semaine, son année, ses annuités .
La synergie des contraires.
1) Le manche de la pelle appuie sur la cuisse, (levier inter-appui), la main droite en pronation appuie sur l'extrémité du manche, la main gauche en supination accompagne la flexion de cuisses qui poussent la pelle en avant sous le sable.

2) appui de la main droite sur l'extrémité par extension del'avant bras avec flexion avant bras gauche puis rotation du tronc,
3) extension de la main droite associée à une flexion du poignet gauche: sable et ciment tombent de la pelle et se répartissent en pyramide. Depuis des milliers d'années, les manoeuvres maçons mélangent le sable et la chaux en faisant des tas qui se mêlent miraculeusement sans que les savants physiciens n'aient encore compris comment. http://www2.cnrs.fr/sites/communique/fichier/intervention_s_douady.pdf
Les gestes qui paraissent les plus frustes sont d'une précision extrème et échappent à la conscience de celui qui les pratique. L'attention est portée sur ce que l'on fait et non comment on le fait. Le comment se met peu à peu en place, par l'imitation de l'ancien et la répétition. C'est l'outil sur la durée qui apprend au corps. Et même à la chaîne, il y a des virtuoses qui peu à peu prennent plaisir à faire vite et bien. Le malheur, c'est que dès que l'encadrement comprend que le plaisir de faire génère du temps, il accélère la chaîne.
- lire l'établi de Robert Linhart-

Sommaire

outil (3) abattage (2) blé (2) forge (2) artisans (1) bois (1) culture (1) foin (1) l'eau (1) la tranchée (1) tabac (1)

Qui êtes-vous ?

Coimères, 33, France
recherche d'éléments sur l'histoire de Coimères