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dimanche 27 avril 2008

la scierie de Joseph

La scierie a été construite en 1949, lorsque l'électricité est enfin arrivée à Coimères. Avant, il y avait une scierie en haut de la côte à droite chez le grand père d'Eric Deloubes. Cette scierie devait tourner avec un tracteur ou une machine à vapeur.
Sur la photo ci contre on voit les chataîgniers qui depuis sont morts de l'encre et au fond les ormeaux qui sont morts de la galéruque.
Quand un paysan voulait faire des travaux, il allait dans son bois avec mon père et ils négociaient le cube des arbres... sur pieds.

Le paysan majorait la hauteur et le diamètre, mon père le minorait. Pourquoi ne faisaient ils pas le prix une fois l'arbre abattu? Certainement parce qu'il n'y aurait pas eu de discussion! Puis, mon père appelait Galissaire de Mazères qui abattait chênes, pins et châtaigniers. A partir des années soixante on a entendu beugler les tronçonneuses.
On portait les cimes, (la bourrée) aux tuileries de Gironde et Morizès et l'on ramenait des tuiles.
Pour débarder les billons, on a eu un Dodge, puis un Chevrolet conduite à droite, 4 roues motrices (on ne disait pas encore 4x4) Il n'y avait pas de chrome, ils étaient rayés partout et le pare brise était plus brisé que paré. Ils avaient fait le débarquement en Normandie et on les avait récupéré d'occasion. A l'époque c'est Larché qui vendait des camions d'occasion dans le quartierde la gare à Langon, avant que la route du pont n'écrase ses camions. Plus tard, on a eu un tracteur Vandoeuvre.
On ramenait les billons à la scierie et pour les plus longs, quand on avait une longue pièce de charpente à tailler, on pendait le tronc sous le diable. A la scierie, on pelait à grands coups de pelets. Tous les 3 ou 4 mois, la tonnellerie de Langon venait chercher la pétille pour la brûler. (ci dessus Joseph devant son "métier")
Cinquante ans après sa construction, la scierie n'était plus aux normes et ne servait plus à rien.
Personne ne débite plus d'arbre à l'unité. Les scieries industrielles sont calibrées et si un vieux chêne est arraché par la tempête, personne ne viendra le chercher, il sera débité en tranches et fendu comme bois de chauffage.
Menuisiers et charpentiers se sont habitués à travailler des bois qu'ils n'ont jamais vu sur pied.

Le tronc d'arbre équarri, on récupérait les quatres faces qu'on mettait en fagot: c'était les rodos.
Une fois les plateaux et planches débitées, on les délignait, (on retaillait le bord, ci contre) et on en faisait des fagots plus petits.
Le boulanger venait chercher les petits fagots pour allumer son feu et les rodos pour l'alimenter.
Ci contre la salle du moteur, dite "le moteur" où mon père aiguisait les lames . Pour celà, il branchait une courroie sur le moteur, chaussait les lunettes de Maurice Herzog à l'Annapurna et créait des gerbes d'étincelles.
Pelets et tourne billes avaient déjà disparu à l'époque de la photo. Il restait un passe partout à gauche, et au mur du fond les scies à ruban entourant les vestes raidies par la gemme (résine).
Le maitre scieur de l'époque c'était Yvon Tillos aidé par Jean Dubourdieu.
Tillos n'avait pas son pareil pour bornoyer le tronc et faire tomber le plus petit rodos possible.
C'était sa façon de respecter l'arbre en économisant le bois. Je suis à peu près sûr que lorsqu'il fermait un oeil pour aligner le tronc sur la scie, tout au bout il devinait la palombe qui s'était posée sur la cime à la Saint Luc précédente.

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